Light Feet Running - Courir Léger

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Le 30 novembre 2017 s’est déroulée à Grenoble, devant 900 personnes, à l’initiative de la Clinique du Coureur (et en particulier de Florent Allier, Kinésithérapeute à Grenoble), la conférence-débat intitulée : « Faut-il apprendre à courir ?« . En voici une courte synthèse du point de vue de Light Feet Running; les autres participants ont fait part de leur côté de leur réaction à ce débat.

Après près de 3 heures d’échanges avec Cyrille Gindre (Volodalen), Frédéric Brigaud (EAD Concept), Blaise Dubois (La Clinique du Coureur) et S. Séhel (Courir Léger – Light Feet Running), la conclusion fut clairement en faveur d’un apprentissage de la foulée.

Il est maintenant largement établi que la foulée instinctive n’est pas la meilleure foulée techniquement parlant : confier une paire de chaussures à amorti à un coureur et laisser le courir comme bon lui semble et il est tout à fait improbable que sa biomécanique ne puisse pas être améliorée : nous avons quantité d’exemples qui le démontrent : études scientifiques à la clé, il est établi, par exemple, que la cadence instinctive d’un coureur n’est pas sa cadence optimale en termes d’économie de course ; qu’utiliser ses bras en courant est plus économique (beaucoup de coureurs ne savent pas utiliser leurs bras), qu’une chaussure plus légère apporte un gain d’économie de course (ce qui défavorise donc les coureurs qui n’ayant pas la technique suffisante se sentent obligés de courir en chaussures plus « maximalistes »). En plus des études scientifiques, nous avons aussi beaucoup de données cliniques biomécaniques et anatomiques qui confirment les conséquences délétères de certaines manières de courir : on peut citer par exemple la magnitude de la vitesse verticale d’impact liée directement à l’angle de la pose de pied et la position du pied par rapport au bassin…

Tous ces éléments (cadence, pose de pied, bras et d’autres) sont justement au cœur de Courir Léger – Light Feet Running‘.

Là où les avis ont partiellement divergé, c’est sur l’approche à suivre pour cette apprentissage : EAD Concept privilégie avant tout la pose avant-pied, VOLODALEN conseille de tenir compte des préférences naturelles des coureurs pour les consignes à donner, les chaussures à conseiller et les entraînements à induire. La Clinique du Coureur préconise un apprentissage réduit basée sur la cadence et l’usage d’une chaussure à indice minimaliste élevée (mais en ajoutant que si vous êtes un coureur sans blessures, il n’est pas nécessaire de changer votre technique ou vos chaussures).

Courir Léger – Light Feet Running préconise une foulée plus légère utilisant intelligemment le corps et ses mécanismes anatomiques les plus spécifiques et originaux propres à la course à pied, en aidant le coureur grâce à ses sensations à adopter le geste de la course à pied qui lui convient. Le résultat de la méthode est confirmée par les retours des pratiquants de cette méthode : plus de 95% disent avoir bénéficié de cet apprentissage et 90% disent ne pas vouloir revenir à leur ancienne technique.

La où il y a eu de réelles divergences de vue, c’est sur le conseil pour tous les coureurs d’adopter une foulée avant-pied.

L’argument opposé par Cyrille Gindre est basé sur la notion de préférences motrices avec l’utilisation de curseurs pour jauger les préférences naturelles des coureurs : « terrien » et « aérien ». Pour Blaise Dubois, vouloir classer les coureurs est forcément arbitraire et simplificateur, la nature étant beaucoup plus diverse et complexe. Frédéric Brigaud était aussi de cet avis. La notion de curseur est intéressante, de mon point de vue également, car elle intègre forcément les capacités d’adaptation du corps humain mais surtout le fait que les coureurs sont tous différents et que s’il s’agit de curseurs et non de constantes absolues.

Dans le cadre des ateliers Light Feet Running, nous avons eu des coureurs avec des typologies motrices très différentes : cela ne les a pas empêché d’intégrer une grande partie des conseils donnés avec un résultat différent et propre à chacun.

L’important est d’apporter des connaissances aux coureurs afin qu’ils disposent de toutes les clés nécessaires pour améliorer sa foulée et aussi mieux comprendre le fonctionnement de son corps. Libre à lui ensuite d’en utiliser certaines plus que d’autres au vu de ces caractéristiques propres, de ses objectifs, de sa pratique…

Ma conclusion; apprenez pour mieux courir… léger !