Light Feet Running - Courir Léger

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Dans le livre « Light Feet Running – Courir léger », j’explique l’importance pour le coureur de chercher à se propulser le plus possible en tirant avantage de l’extension de sa hanche. L’extension de la hanche consiste à faire passer son genou derrière son bassin: c’est le mouvement contraire à la flexion de la hanche:

extension-de-la-hanche

Au vu de certaines remarques de lecteurs, il semble que certains, lorsqu’ils désirent allonger leur foulée, interprètent ce conseil comme étendre la jambe derrière soi et pousser le plus possible avec la jambe tendue. Ces coureurs se plaignent d’ailleurs qu’en faisant ce geste, ils ressentent une gêne au niveau des muscles adducteurs :

adducteurs_anatomie

Or, si l’on observe le mouvement quasi-idéal de la jambe d’un coureur d’endurance, on doit s’apercevoir que la jambe n’est jamais en extension complète et surtout pas alors que le pied touche encore le sol. Ainsi, comme sur l’illustration ci-dessous, on voit qu’au décollage du coureur (take-off), le pied décolle du sol avant que la jambe n’ait eu le temps de se tendre; le genou est encore plié (voir flèche rouge).

phase-de-la-foulee-1-salmin

take-off-salmin

(source : Salmin)

Il faut comprendre que le transfert de forces se fait dès le premier contact du pied avec le sol : le coureur n’a pas d’intérêt à prolonger ce contact jusqu’à avoir sa jambe tendue pour forcer la poussée. Il a tout intérêt, au contraire, à ramener son pied vite devant lui : il existe ainsi une limite au delà de laquelle forcer la poussée est contre-productif et met en plus énormément de tensions sur les adducteurs (c’est d’ailleurs également vrai en sprint).

Ce transfert de force se fait avant tout grâce à la puissance instantanée développée par le coureur. La puissance (P) est la résultante de la force (F) multipliée par la vitesse (V). Ainsi:

P = F * V

Si le coureur envoie sa jambe vers l’arrière avec force, le transfert de force se fait immédiatement au moment où le pied entre en contact avec le sol alors que la jambe est encore fléchie.

Pour vous faire comprendre cela, j’utiliserai l’analogie de la claque : imaginez-vous donner une claque à quelqu’un ; pour lui donner une claque très forte, vous allez instinctivement lui envoyer votre main très vite et très fort dans la figure ; pour autant, vous sentez bien qu’il n’y a pas d’intérêt à garder la main appuyée longtemps sur la joue de la personne.

claque

C’est grossièrement la même chose en course à pied. Votre pied se projette violemment contre le sol, le contact est très rapide et ensuite votre pied décolle du sol alors que votre jambe n’est pas tendue.